Le portrait du prédicateur de Rembrandt et le Choeur de l'église de Saint-Bavon Saenredam
Et si ... on parlait de la peinture des Pays-Bas
du 17ième siècle ?
Pour ce faire, d’abord un peu d’histoire, car l’histoire des
Pays-Bas s’ancre avec celle de sa peinture.
En 1848 le traité de Münster officialise la scission des
Pays-Bas espagnols dans lequel ce qui est à peu près la Hollande d’aujourd’hui
devient indépendante avec un rite protestant, quand « l’à peu près »
Belgique actuelle reste sous tutelle espagnole avec un rite catholique.
La toile de 1641 « Le
portrait du prédicateur » peinte par Rembrandt, maintenant à la Gemäldegalerie
de Berlin, montre un pasteur qui désigne à son épouse une livre posé sur une
table. Il pourrait s'agir de la première impression de la Bible de 1637. Elle
est éditée par les frères Elzévier validée par les pasteurs de Genève et fut
utilisée par les premiers réformés Jean Calvin et Théodore de Bèze. Cette
version se fonde sur le « Texte Reçu » établi par Erasme à partir des
originaux hébreux et grecs respectivement pour l’Ancien et le Nouveau Testament
Le portrait du prédicateur - Rembrandt - 1641 - Gemäldegalerie - Berlin |
Je mettrai cette toile en parallèle avec « le Chœur de l’église de Saint-Bavon à
Haarlem » peinte par Saenredam en 1630, exposée au Louvre. On voit
à l’intérieur d’une église de style gothique, le tombeau fictif d’un évêque. Pourquoi ?
Je reprendrai, pour éclairer la présence de ce tombeau, l’analyse d’un article édité par le
musée du Louvre : « Il s'agit de célébrer
la vertu de ces évêques de Hollande qui n'ont plus de pouvoir officiel (sans
mitre et sans crosse) mais qui continuent d'honorer la Foi divine. Une toile,
sans doute, pour satisfaire un commanditaire de la communauté catholique de
Haarlem communanté, qui reste encore très importante malgré la Réforme »,
mais également pour souligner que chacun possède librement le choix de son
culte.
Le chœur de l'église de Saint-Bavon - 1630 - Saenredam - Louvre |
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