Préambule

Au hasard des Arts…

Un blog pour tous, pour rêver, partager une découverte, un regard, donner envie de voir, revoir, savoir, et même chercher, s’interroger, s’insurger, s’étonner, s’émerveiller…
Franchement, ces arts, quel bazar !!!

Le hasard des Arts, n’est pas véritablement un hasard, si ce n’est qu’il sera dicté par l’aléatoire
du livre que j’aurai lu,
du film que j’aurai vu,
de l’expo que j’aurai découverte
de l’émotion que j’aurai ressentie pour un poème, une toile, une sculpture...

Et que sais-je encore ?
Nous allons découvrir et partager, tout cela ensemble.
Des évènements dictés par l’actualité, mais aussi par la découverte ou la redécouverte d’un artiste, d’une œuvre.


Je vous livrerai ainsi le fruit de mes réflexions, de mes engagements, et de mes combats …

mardi 15 novembre 2016

Le Chardonneret - 1654 - Karel Fabritius



Et si on parlait d’un petit tableau « Le Chardonneret » exposé au musée Mauristhuis de la Haye. Peint en 1654 par Karel Fabritius, alors qu’il résidait à Delft aux Pays-Bas, cette toile est témoin d’une série de réalités historiques.

Le Chardonneret - Karel Fabritius - 1654 - Musée Mauritshuis de La Haye - Pays-Bas
Je ne ferai pas référence au livre de Dona Tartt au titre éponyme, car si l’œuvre du peintre sert de fil conducteur à l’auteure, la véritable histoire du tableau n’est pas le sujet du roman.

Né en 1622, Karel Fabritius compose cette toile l’année de son décès. Il a alors 32 ans, son avenir semble plein de promesses, élève brillant de Rembrandt il a acquis du maître l’art de la touche picturale, capable de dessiner les reliefs, de cerner les formes par la couleur, de rendre vivant les animaux représentés, une caractéristique du siècle d’or néerlandais. La différence d’avec son maître est la finesse et la douceur délicate des tons qu’il emploie, la luminosité claire qui se dégage de la réalisation.
La composition a été imaginée pour qu’on la regarde en levant la tête. Réalisé à la taille réelle, pour parfaire l’illusion le chardonneret semble vivant, perché sur sa mangeoire, prisonnier d’ une chaine fine enroulée  autour de la patte, il se détache par son ombre portée sur un fond brossé et clair. En ce temps-là, le petit volatile est un animal très prisé, il se retrouve bien souvent prisonnier à son auget et peut à peine voleter …
On dit souvent que la symbolique du chardonneret s’associe à l’image du Christ car c’est un oiseau qui se nourrit d’épines…Dans cette œuvre ce n’est pas le sens voulu, en effet, le tableau répond à une commande de la famille « De Putter » qui signifie en néerlandais « Chardonneret », à l’époque on n’inscrit pas les noms sur les portes, il aurait été placé à l’huis de celle-ci.
Ce tableau a-t-il été livré à son commanditaire ? Nous ne le savons pas, mais pourquoi ? Il faut alors se référer à un évènement dramatique survenu à Delft en 1654.
Depuis 1637, la ville stockait dans les sous-terrains d’un ancien couvent 450 tonnes de nitrate, un produit explosif. Un matin d’octobre 1654, un ouvrier se rend dans la poudrière …Est-ce la lanterne qui projette des étincelles, toujours est-il que tout s’embrase et explose, détruisant 500 maisons de la ville, tuant au moins une centaine de personnes, on n’a jamais su le nombre exact. La maison de Karel Fabritius est touchée, elle s’effondre, tous ses habitants sont tués, Karel, gravement blessé succombe quelques heures plus tard !
On imagine sans certitude, qu’une partie de son œuvre a été détruite, il reste « Le Chardonneret », peut-être pour nous dire aussi le sacrifice et les épines d’une vie…


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