Préambule

Au hasard des Arts…

Un blog pour tous, pour rêver, partager une découverte, un regard, donner envie de voir, revoir, savoir, et même chercher, s’interroger, s’insurger, s’étonner, s’émerveiller…
Franchement, ces arts, quel bazar !!!

Le hasard des Arts, n’est pas véritablement un hasard, si ce n’est qu’il sera dicté par l’aléatoire
du livre que j’aurai lu,
du film que j’aurai vu,
de l’expo que j’aurai découverte
de l’émotion que j’aurai ressentie pour un poème, une toile, une sculpture...

Et que sais-je encore ?
Nous allons découvrir et partager, tout cela ensemble.
Des évènements dictés par l’actualité, mais aussi par la découverte ou la redécouverte d’un artiste, d’une œuvre.


Je vous livrerai ainsi le fruit de mes réflexions, de mes engagements, et de mes combats …

mercredi 2 novembre 2016

La pâtisserie Gloppe -1889 - Jean Béraud



Et si on parlait d’une toile de Jean Béraud de 1889 La pâtisserie Gloppe, exposée au musée Carnavalet à Paris. 

La pâtisserie Gloppe - 1889 - Jean Béraud - Musée Carnavalet - Paris

Jean Béraud est le peintre de la société bourgeoise du 19ième siècle, la facture de ses toiles est académique à contre-courant des Impressionnistes de la même époque.
La pâtisserie Gloppe était un lieu chic de Paris situé sur les  Champs-Elysées, un salon de thé qui n’existe plus aujourd’hui. La toile nous montre un lieu raffiné, une vaste salle aux murs peints sur lequel de grands miroirs aux moulures dorées reflètent la lumière de l’avenue. L’atmosphère élégante et feutrée  de l’endroit est palpable, femmes en tournures qui dégustent quelques gâteaux quand une employée leur sert un vin doux, d’autres qui bavardent au comptoir, des enfants choisissant la douceur qui les ravira. Un monsieur âgé haut de forme et canne au pommeau d’argent se délecte d’un gâteau. Est-ce un mille-feuille créé en 1651 par Pierre de la Varenne, un éclair ou une religieuse créés eux en 1856 par Frascati un glacier napolitain installé à Paris ? 

En cette fin de 19ième siècle, le sucre est à l’honneur… Sa production est en pleine expansion, augmentée par l’arrivée de la betterave sucrière. Au Moyen-âge c’était une denrée  rare, il n’existait que le sucre de canne, il était produit en Sicile et en Afrique du Nord, vendu chez les apothicaires et considéré comme une médication.

Florent Quellier dans son étude sur la gourmandise rappelle, le statut des mets sucrés aux 18ième et 19ième siècles… Il précise que les pâtisseries étaient un plaisir « secondaire » destiné aux femmes, aux enfants et aux vieillards, ce que la représentation picturale semble corroborer. Les bases de cette distinction étaient plus que machistes à savoir que les femmes comme les enfants n’auraient pas été en mesure de percevoir les finesses d’un plat salé…
Gageons que les tenants de telles assertions n’avaient donc pas la capacité de faire la différence entre le craquant et le croustillant d’une pâte, pas plus que l’aptitude à distinguer le fondant, du crémeux, du velouté ou de l’onctueux… Ces messieurs auraient-ils été à même de distinguer les subtilités des parfums sucrés aux arômes de pralines, vanille, chocolat ou café qui peuvent s’exhaler chez un bon faiseur ? 


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