Préambule

Au hasard des Arts…

Un blog pour tous, pour rêver, partager une découverte, un regard, donner envie de voir, revoir, savoir, et même chercher, s’interroger, s’insurger, s’étonner, s’émerveiller…
Franchement, ces arts, quel bazar !!!

Le hasard des Arts, n’est pas véritablement un hasard, si ce n’est qu’il sera dicté par l’aléatoire
du livre que j’aurai lu,
du film que j’aurai vu,
de l’expo que j’aurai découverte
de l’émotion que j’aurai ressentie pour un poème, une toile, une sculpture...

Et que sais-je encore ?
Nous allons découvrir et partager, tout cela ensemble.
Des évènements dictés par l’actualité, mais aussi par la découverte ou la redécouverte d’un artiste, d’une œuvre.


Je vous livrerai ainsi le fruit de mes réflexions, de mes engagements, et de mes combats …

samedi 29 octobre 2016

Le déjeuner d'huîtres - Jean-François de Troy - 1735



Et si on parlait dégustation ? 
Le déjeuner d’huitres peint par Jean-François de Troy en 1735, aujourd’hui exposé au musée de Chantilly, décorait  à l’origine la petite salle à manger de Louis 15 à Versailles.

Le déjeuner d'huîtres - 1735 - Jean-François de Troy - Musée Condé à Chantilly

Bien que la scène décrive un retour de chasse, le lieu représenté met à l’honneur non pas le gibier de la forêt mais plutôt la mer. Le décor somptueux, de style rocaille très à la mode en ce début de 18ième siècle déploie avec faste, boiseries blanches et dorées. Dans un contra-posto une statue de femme en stuc ou marbre blanc située dans une niche surmontée d’une coquille St Jacques s’élève gracieusement les pieds posés sur un dauphin de bronze doré crachant de l’eau, elle est entourée par deux atlantes mi-hommes mi poissons portant des cornes d’abondance. La théâtralité de la scène est représentative du luxe et de la richesse de l’endroit.

Des hommes assis autour d’une table ronde, ceci pour lever l’étiquette royale, dégustent des huîtres. Elles sont arrivées, apportées par les chasse-marées, pêchées du matin, dans des paniers garnis de paille. Des serviteurs, ceints de grands tabliers blancs, s’empressent derrière les convives pour ouvrir les coquilles ou porter déjà sur la table des plateaux prêts à être dégustés.
Il n’y a pas de femmes… Elles n’ont été invitées à la table du roi qu’à partir de 1738, hors la scène se passe en 1735. Est-ce la seule raison ? On prêtait aussi aux huîtres une valeur aphrodisiaque, ceci explique-t-il cela ?
Ce tableau dépeint les arts et les manières de  table, il nous instruit des coutumes de l’époque, celles bien sûr réservées à l’élite. Il n’y a pas de couverts hormis des assiettes en argent. Que mange-t-on avec les huîtres ? Du pain, du beurre, de l’ail, du poivre et du sel sont à disposition sur la table. Et que boit-on ?  Le déjeuner d’huitres est la première toile où l’on représente le champagne, cette toute nouvelle boisson inventée depuis la fin du 17ième siècle.


Certains montrent encore leur surprise teintée de joie à voir jaillir le bouchon. 


L’observation du détail montre des verres coniques que l’on pose renversés dans de petits bols en porcelaine faisant office de rafraîchissoir individuel quant à l’avant du tableau, un petit meuble de style rocaille aux pieds galbés et décorés de bronze doré rafraichit dans un bain de glaçons deux bouteilles du breuvage champenois.

Finalement ce déjeuner d’huitres aurait bien pu s’appeler « le premier Champagne » au regard des joies pétillantes de cette assemblée !

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