Préambule

Au hasard des Arts…

Un blog pour tous, pour rêver, partager une découverte, un regard, donner envie de voir, revoir, savoir, et même chercher, s’interroger, s’insurger, s’étonner, s’émerveiller…
Franchement, ces arts, quel bazar !!!

Le hasard des Arts, n’est pas véritablement un hasard, si ce n’est qu’il sera dicté par l’aléatoire
du livre que j’aurai lu,
du film que j’aurai vu,
de l’expo que j’aurai découverte
de l’émotion que j’aurai ressentie pour un poème, une toile, une sculpture...

Et que sais-je encore ?
Nous allons découvrir et partager, tout cela ensemble.
Des évènements dictés par l’actualité, mais aussi par la découverte ou la redécouverte d’un artiste, d’une œuvre.


Je vous livrerai ainsi le fruit de mes réflexions, de mes engagements, et de mes combats …

jeudi 15 septembre 2016

Un cavalier et une dame buvant du chocolat - Nicolas Bonnard -


Un cavalier et une dame buvant du chocolat – Nicolas Bonnard – Fin 17ième siècle
Fonds : Bibliothèque municipale de Versailles


Et si aujourd’hui on parlait d’un graveur qui vécut au siècle de Louis 14, et mourut en 1718. Dessinateur, graveur, éditeur et marchand d’estampes Nicolas Bonnard nous raconte son temps, dans la gravure « Un cavalier et une dame buvant du chocolat », une représentation de ce qui s’appelait alors « l’heure de la collation »
 

Que voyons-nous sur la table ? Un plateau il est sans doute en bois laqué, ce sont les navigateurs portugais qui ont rapporté des laques asiatiques lors de leurs premiers voyages et au 17ième siècle, les Hollandais par la suite ont pris le monopole de ce commerce avec le Japon. Le plateau est donc de grande valeur, il nous indique que le moment représenté se passe dans un milieu privilégié.
On voit aussi sur la gravure -des tasses, -une chocolatière et -son moussoir une sorte de long manche qui roulé entre les mains fait mousser le liquide bouillant, -une petite cuillère. Le chocolat est servi à la mode espagnole, brûlant avec un verre d’eau.

Dès son apparition en Europe, le chocolat est paré de vertus aphrodisiaques, on rapporte que l’Empereur aztèque Moctezuma en buvait avant d’honorer ses femmes et de nombreux écrits ou gravures du 17ième font le lien entre chocolat, lascivité et sensualité.
Florent Quellier rapporte cette anecdote : « La marquise de Coetlogon adepte de la boisson, aurait accouché en 1671, d’un enfant noir, il est vrai ajoute l’historien Nikita Harwich que la boisson exotique lui était apportée chaque matin par un serviteur africain »…
Permettez-moi de rajouter, que nous ne saurons jamais si c’est l’abus de chocolat qui est responsable de cette étrangeté !!!
Au 17ième siècle, la collation est ce qui a été imaginé par les élites pour satisfaire leur gourmandise, bien que le grignotage soit réprouvé par l’Eglise. Alors on détourne la censure avec les règles de fonctionnement de la collation, signifiant qu’elle n’est pas considérée comme un repas puisqu’elle n’est pas associée à un horaire fixe, on peut même la servir un jour maigre !
Hors de cette codification, les interdits sont déjoués, Gula et Luxuria ne sont jamais éloignées, comme l’ont signifié il y a déjà longtemps les Pères de l’Eglise ! 

Florent Quellier: Gourmandise, histoire d'un péché capital

http://www.latourcamoufle.com/cahiers-de-antiquaires/la-laque-francaise-au-xviiieme-siecle/ 

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