Un cavalier et une dame buvant du chocolat – Nicolas Bonnard – Fin
17ième siècle
Fonds : Bibliothèque municipale de Versailles |
Que voyons-nous sur la
table ? Un plateau il est sans doute en bois laqué, ce sont les
navigateurs portugais qui ont rapporté des laques asiatiques lors de leurs
premiers voyages et au 17ième siècle, les Hollandais par la suite
ont pris le monopole de ce commerce avec le Japon. Le plateau est donc de
grande valeur, il nous indique que le moment représenté se passe dans un milieu
privilégié.
On voit aussi sur la gravure -des tasses, -une chocolatière
et -son moussoir une sorte de long manche qui roulé entre les mains fait
mousser le liquide bouillant, -une petite cuillère. Le chocolat est servi à la
mode espagnole, brûlant avec un verre d’eau.
Dès son apparition en Europe, le chocolat est paré de vertus
aphrodisiaques, on rapporte que l’Empereur aztèque Moctezuma en buvait avant
d’honorer ses femmes et de nombreux écrits ou gravures du 17ième
font le lien entre chocolat, lascivité et sensualité.
Florent Quellier rapporte cette anecdote : « La
marquise de Coetlogon adepte de la boisson, aurait accouché en 1671, d’un
enfant noir, il est vrai ajoute l’historien Nikita Harwich que la boisson
exotique lui était apportée chaque matin par un serviteur africain »…
Permettez-moi de rajouter, que nous ne saurons jamais si
c’est l’abus de chocolat qui est responsable de cette étrangeté !!!
Au 17ième siècle, la collation est ce qui a été
imaginé par les élites pour satisfaire leur gourmandise, bien que le grignotage
soit réprouvé par l’Eglise. Alors on détourne la censure avec les règles de
fonctionnement de la collation, signifiant qu’elle n’est pas considérée comme
un repas puisqu’elle n’est pas associée à un horaire fixe, on peut même la
servir un jour maigre !
Hors de cette codification, les interdits sont déjoués, Gula
et Luxuria ne sont jamais éloignées, comme l’ont signifié il y a déjà longtemps
les Pères de l’Eglise !
Florent Quellier: Gourmandise, histoire d'un péché capital
http://www.latourcamoufle.com/cahiers-de-antiquaires/la-laque-francaise-au-xviiieme-siecle/
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