Le goût - Abraham Bosse - 1638 - Bnf - |
Et si aujourd’hui on parlait d’un graveur du 17ième siècle. Abraham Bosse
Son œuvre, aujourd’hui, se trouve en grande partie à la Bnf,
il réalise des compositions à l’eau forte et constituent un large témoignage de
l’époque Louis 13… A.Bosse dessine, reproduit, dépeint toute la culture et
l’art de vivre de son temps dans plusieurs séries comme les cinq sens, les
métiers, les saisons, les quatre âges de l’homme pour ne citer qu’eux...
La gravure « le
goût », au musée des Beaux-Arts de Tours, expose les plaisirs de table
de l’époque, ses modes alimentaires, et celles des bonnes manières. Dans cette
atmosphère raffinée, on note des couteaux à bouts ronds posés près d’assiettes
plates sans doute en métal et non en faïence ou porcelaine.
La fourchette concave n’existe pas encore, celle en usage
aux dents droites sert à piquer les aliments et n’entre pas dans la bouche contrairement
à la cuillère.
3 serviteurs officient pour subvenir aux besoins de ce
couple. On apporte un melon sur un plateau d’argent, sur la table un artichaut
posé sur un réchaud… L’homme assis à table, un aristocrate sans nul doute, boit
un vin clairet, c’est le summum de la qualité et du bon genre surtout quand il
est coupé d’un peu d’eau.
Madame effeuille du bout des doigts un artichaut…
Surprenant, car aux 16ième et 17ième siècles ce légume
porte une connotation sexuelle, et les dames bien nées doivent se garder de
consommer un tel mets…
Dans le « Roman Bourgeois » d’Antoine Furetière, celui-ci
fait dire à l’une de ses héroïnes « il n’est que trop vrai que le monde est bien perverti ; quand nous
étions filles,[…]. Si quelqu’une de nous eut mangé des asperges ou des
artichauts on l’aurait montrée du doigt ; mais les filles d’aujourd’hui
sont presque aussi effrontées que des pages de cour. »
Ainsi, A.Bosse n’oublie pas que la gourmandise est un péché
capital, il conduit à d’autres excès que peut-être la gravure cherche à nous
suggérer…
Le goût - Abraham Bosse (version colorée) |
Des propos inspirés par la réflexion de Florent
Quellier dans son livre « Gourmandise, histoire d’un péché capital ».
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