Préambule

Au hasard des Arts…

Un blog pour tous, pour rêver, partager une découverte, un regard, donner envie de voir, revoir, savoir, et même chercher, s’interroger, s’insurger, s’étonner, s’émerveiller…
Franchement, ces arts, quel bazar !!!

Le hasard des Arts, n’est pas véritablement un hasard, si ce n’est qu’il sera dicté par l’aléatoire
du livre que j’aurai lu,
du film que j’aurai vu,
de l’expo que j’aurai découverte
de l’émotion que j’aurai ressentie pour un poème, une toile, une sculpture...

Et que sais-je encore ?
Nous allons découvrir et partager, tout cela ensemble.
Des évènements dictés par l’actualité, mais aussi par la découverte ou la redécouverte d’un artiste, d’une œuvre.


Je vous livrerai ainsi le fruit de mes réflexions, de mes engagements, et de mes combats …

dimanche 7 août 2016

La cavalcade des Vices dans la chapelle Saint-Sébastien (Alpes Maritimes)



Et si aujourd’hui on parlait d’un lieu ?
Dans les Alpes Maritimes, au Roubion, se dresse à l’entrée du village la toute petite chapelle St Sébastien. Elle se pose, juste aux abords du hameau d’une centaine d’habitants, en protectrice de la peste et de toutes épidémies. 

Chapelle Saint-Sébastien - Roubion - Alpes Maritimes

 Cette chapelle qui ressemble à une bergerie, fait partie d’un ensemble de petits sanctuaires appelés « les Sixtines », comme celles de Luceram, la Brigue, Auron ou Coaraze. Elles datent toutes des 15ième et 16ième siècles, aujourd’hui il en reste une vingtaine quand il y en eut environ 500, elles jalonnaient la route du sel, celle qui reliait la Camargue au Rouergue.

Transport des ballots de sel dans la vallée de la Roya - Gravure anonyme -

 Sur les murs latéraux de ce petit oratoire, s’étire une surprenante fresque murale, la Cavalcade des Vices… C’est d’elle dont je souhaite vous parler et non du St Sébastien placé au chevet sous une crucifixion. 


La cavalcade des vices - 1510 - Chapelle St Sébastien - Le Roubion -
Détail de la cavalcade des vices - Chapelle du Roubion

Depuis le Concile de Latran en 1215, est apparue la forme canonique du péché capital dans l’église catholique : orgueil, avarice, luxure, gourmandise, envie paresse. La fresque est une représentation de ces vices et je m’attarderai quelques instants sur la gourmandise. C’est un homme, est-ce un glouton, un goinfre ou les deux à la fois, en aucune manière il n’est ni gourmand ni gourmet ! Cet intempérant chevauchant une truie, porte une viande empalée au bout d’une pique prête à être empiffrée, et boit en même temps un bon vin clairet… Le vin clairet est au Moyen-âge le meilleur vin qui soit ! En ces temps médiévaux la gourmandise est péché capital, car elle est la porte ouverte à d’autres excès que l’Eglise réprouve. Voyez-le bâfrer, observez aussi une chaîne qui lui enserre le cou, l’attache aux autres vices et le conduit tout droit à la bouche de l’enfer ! Il sera condamné au supplice de Tantale !
Le péché de gourmandise est inscrit dans notre héritage chrétien, il remonte aux origines du christianisme, celui des religieux ermites ou des Pères du désert comme Abraham, Daniel, Zacharie ou Evagre le Pontique (4ième siècle après J.C). C'est ce dernier qui codifie les huit pensées mauvaises qui correspondent justement à la liste des péchés capitaux.

La route du sel de Camargue en Rouergue - Route utilisée de la Préhistoire au 19ième siècle



Gourmandise, histoire d’un péché capital – Florent Quellier – Armand Colin

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