Nous voici au début de l’automne…
Le village d'Hautvillers dans la fraîcheur automnale |
Les villages champenois bruissent de mille sons, exhalent
mille odeurs en cette époque de vendanges.
La cueillette du raisin vient de prendre fin, et déjà le jus
d’or fermente dans les cuves. C’est la promesse assurée de fêtes, de réunions de famille ou de rendez-vous ...
Nous avons tous dégusté ce vin pétillant, blond, ambré ou rosé,
aux saveurs enivrantes. Pour concevoir un tel breuvage, il faut tellement
d’amour et de travail… qu’il faut bien auparavant que nous en ayons
connaissance …
Cette terre de Champagne, inscrite à l’unanimité, depuis le
4 Juillet 2015 au patrimoine mondial de l’Unesco par ses 21 représentants, est
une reconnaissance offerte à tous ces hommes et ces femmes qui œuvrent pour sublimer
un vin dont l’appellation ne peut être copiée.
Eglise d'Hautvillers où repose Dom Pérignon. Inventeur de la méthode champenoise |
Le vin de Champagne est né de trois cépages différents…
La terre calcaire de la montagne de Reims et de la côte des
Bars fait fleurir un pinot noir, il donnera du corps et de la puissance au vin.
Le raisin noir, Meunier de la vallée de la Marne au terrain argileux, lui
confèrera de la rondeur. Enfin le Chardonnay de la côte des Blancs affirmera des
arômes délicats, notes florales ou fruitées voire minérales…
Le Chardonnay |
Le Pinot noir |
En Champagne, le vigneron vit au rythme des saisons :
Fin janvier, on festoie à la Saint-Vincent. Une fête pour
remercier le St patron de la vendange passée et se mettre sous la protection de
celle à venir. La terre est reposée et déjà on taille les ceps.
Le printemps arrive, l’heure est venue d’aider et de guider
la nature pour une future récolte généreuse.
A la mi-mai, il faut se rendre dans la vigne, pour l’ébourgeonnage.
Voilà une opération qui consiste à éliminer les bourgeons non fructifères. On
les appelle les « gourmands », car ils pourraient dévorer la sève des
bourgeons principaux.
A peine rentré de sa vigne, voilà la fin mai qui arrive et
il faut retourner sur les coteaux pour « le relevage ». Une
action qui consiste à relever les rameaux de la vigne pour les maintenir dans
une position verticale.
N’avez-vous jamais observé en vous promenant dans les vignes
de notre région comme elles sont propres et méticuleusement alignées !
C’est le résultat du travail patient, aimant, attentif des gens de cette terre,
qui l’entretiennent et la chérissent ! Ici la nature est disciplinée pour
la rendre encore plus généreuse.
Courant juin, nous voilà aux opérations de palissage.
Il faut séparer les rameaux pour qu’ils captent au maximum le soleil et soient
aérés, évitant ainsi le pourrissement
des grains..
Enfin, vers la fin juin et le début de l’été il faut se
mettre au rognage ou taille d’été. Voilà un dernier travail avant la vendange,
il évite l’abondance de la végétation sur la fructification.
Mais que fait-on en été ? Et bien il ne reste qu’à
prier pour espérer un soleil ardent, une absence de grêle, une pluie
bienfaisante, …
Le viticulteur veille sur sa vigne ! Il marche dans ses
rangs, touche et froisse une feuille, caresse un plant, évalue du regard une
grappe qui mûrit, hume la nature son royaume, s’inquiète d’un ciel qui
s’assombrit, d’un soleil qui brûle trop…
La fin de l’été arrive, c’est l’heure de la vendange…
Venez cueilleur, porteurs de paniers, conducteur de camions
qui amènent au vendangeoir l’abondante récolte… C’est là, bien souvent que se
tient « le patron », celui qui aura la charge de mettre en branle le
pressoir et voir le premier jus couler…
Le soir arrive, et les ouvriers de la vigne rentrent
harassés au vendangeoir. Bien souvent, on leur offre une flûte de ce vin pour
lequel ils ont donné de leur peine. La journée est finie, ils ont travaillé
dur, ri, plaisanté, travaillé. Il faut aussi oublier les mains sales, les
genoux sensibles à force de s’être baissés, pliés, remontés et d’avoir à
recommencer, le dos douloureux... Les yeux se ferment, la lassitude les
étreint…
Savez-vous qu’en Champagne, toutes les actions de traitement
de la vigne sont manuelles ?
Et pourquoi, voit-on en début de rang pousser un
rosier ? Parce que le rosier, est sensible aux maladies de la vigne, il se
montre un précieux indicateur et permet de déterminer le traitement à adapter au
sol ou aux plants.
En Champagne, les grandes maisons ont leur prestige, les petites
sont à connaître et le vin produit est toujours le résultat de gestes
d’attention, d’amour et de vigilance.
Allez visiter
-
le musée de la vigne et du vin au Mesnil sur Oger
- le village d'Hautvillers
-
le phare du musée de Verzenay
-
découvrir une cave de champagne à Reims ou à Epernay
Une cave à champagne |
Boire un bon Champagne, c’est participer à une œuvre d’art…
Imaginez…
Regardez votre coupe
se remplir…
Voyez sa limpidité,
sa transparence.
Et, puis découvrez de
vos yeux observateurs la densité de sa robe :
Blanc teinté de jaune
allant jusqu’aux reflets vieil or, ou, du rose tendre au plus saumoné…
Un regard pour sa
mousse, son abondance, sa persistance, la finesse des bulles qui s’élèvent en
colonnes ou s’envolent indisciplinées…
Elles viennent
pétiller à la surface de votre coupe en un délicat et blanc friselis,
Qui entoure d’un fin
cordon le bord de votre verre…
Quel vin oserait
cela ? Oui cela ne peut être qu’un divin breuvage !
Le Champagne est
versé, et là, l’idée vous prend, de vous emparer de votre coupe pour la porter
gourmandement à votre bouche….
Que nenni !!!
Les bulles, à peine
explosées, pourraient modifier votre perception et ses arômes.
Laissez-le encore
s’ouvrir…
Préparez-vous pour la
farandole ! La fête ! Recueillez-vous !
Saisissez en toute
délicatesse le pied de votre coupe,
et portez-la à votre
bouche.
Doucement, laissez délicatement le « premier
nez » vous envahir.
Découvrez, par la
senteur exprimée, la cuvée :
fine, classique,
puissante ou évoluée…
Attendez, encore un
peu, laissez venir le « second nez »
Choisissez avec votre
sensibilité les notes que vous percevez, sont-elles florales ou fruitées ?
Ainsi, vous devinez
le raisin, très bien, il s’agit d’un arôme primaire.
Soyez attentif, n’y
aurait-il pas, un peu de
Brioche, de miel,
d’agrumes, de noix…?
Laissez vos
impressions s’exprimer, donnez du temps au temps…
Portez la flûte à vos
lèvres,
Buvez,
Dégustez…
Concentrez-vous…
Fermez les yeux, pour
que votre ressenti, s’intensifie…
Notez comme les
arômes annoncés, s’épanouissent avec netteté…
Vous voilà, sur le
bon chemin,
Prenez le temps pour
chacune de ces étapes.
Quelle est votre
impression d’ensemble ?
Verte, fraîche, vive,
souple, plate…
« Attaque en
bouche », dit-on en Champagne…
Tentez une analyse
affinée, venez, …
Goûtez,
Savourez,
Percevez l’ampleur du
vin,
Est-elle charpentée,
étoffée, légère
Les arômes se sont
enfin dévoilés,
Vous avez su les
trouver,
Les attendre,
Les rechercher…
Encore un peu
d’attention…
Il vous reste à
découvrir la « Fin de bouche »,
Vous assurer définitivement de la persistance
des saveurs.
Ainsi, en Béotien du
Champagne, vous faudra-t-il un peu de temps pour accéder à cette essence, tout
comprendre, tout sentir, tout deviner…
Novice en la matière,
ne doutez pas qu’avec un peu d’attention d’analyse,
Vous saurez
reconnaître chaque sensation, chaque particularité…
Et, Bien sûr …
Vous en userez avec
modération !
Site consulté :
Lecture « le Champagne trois siècles d’histoire »
Stock
Musique écoutée au cours de la diffusion de l'émission radio sur RCF "Au hasard des Arts" : extrait de la Traviata de Verdi.
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