Préambule

Au hasard des Arts…

Un blog pour tous, pour rêver, partager une découverte, un regard, donner envie de voir, revoir, savoir, et même chercher, s’interroger, s’insurger, s’étonner, s’émerveiller…
Franchement, ces arts, quel bazar !!!

Le hasard des Arts, n’est pas véritablement un hasard, si ce n’est qu’il sera dicté par l’aléatoire
du livre que j’aurai lu,
du film que j’aurai vu,
de l’expo que j’aurai découverte
de l’émotion que j’aurai ressentie pour un poème, une toile, une sculpture...

Et que sais-je encore ?
Nous allons découvrir et partager, tout cela ensemble.
Des évènements dictés par l’actualité, mais aussi par la découverte ou la redécouverte d’un artiste, d’une œuvre.


Je vous livrerai ainsi le fruit de mes réflexions, de mes engagements, et de mes combats …

jeudi 20 mars 2014

Le printemps est arrivé

Le printemps est arrivé
Le printemps est arrivé par surprise dans les jardins, jaillissant de soleil illuminant et réchauffant autour de nous la nature et les êtres.
Quelle surprise, depuis plus de trois mois nous allions de tempêtes en inondations ou pluies incessantes… et là, sans crier gare, le voilà ce renouveau attendu qui nous surprend, nous ravit, nous étonne…
Alors, jetons les manteaux dans les placards et profitons de ces premiers soleils, de la lumière vive, de son éclat intense. Le ciel a tout oublié des grisailles et nous voilà déjà à la recherche de nos protections solaires, lunettes, crèmes ou chapeaux… Un changement si rapide, que nous en sommes tout déconcertés, mais craintifs à l’idée que la météo veuille relire son calendrier…
Le soleil s’est introduit en ami dans les maisons, les chemins, les couleurs ravissent les yeux, les odeurs oubliées resurgissent, s’exhalent, les pépiements joyeux entrent par les fenêtres  grandes ouvertes.
Tout est promesse…
Le changement rapide du climat, ne nous a pas laissé observer les premiers frémissements du réveil de la nature. Il y a quelques jours encore, le perce-neige blanc de courage affrontait, la rigueur du vent et des bourrasques, il balançait sa coiffe fleurie au rythme des souffles venteux accompagné de ses tiges vert-cru, ressemblant à de longs cheveux balayés et secoués par les rafales haineuses du vent de l’hiver...
Et puis voilà, la fraîcheur a fait place à la rigueur et la douceur estompe déjà la fraîcheur…
La fleur de neige s’est effacée au profit de la violette, elle la toute petite messagère de renaissance… Dans les chemins encore humides, on l’aperçoit, timide, cachée, discrète… Il faut la découvrir, elle se s’affiche pas, il faut la chercher, la trouver …

En la cueillant au milieu du talus herbeux, cachée entre le trèfle et le chardon, on est un peu déçu de n’avoir pas humé son odorant souvenir, qui aurait tant rappelé l’enfance… Comme une madeleine « à la Proust »  il aurait été agréable de retrouver l’émanation verte, fleurie, tenace et fragile de cette fleur… Des crocus panachés de bleu - violet, de jaunes dorés et de blancs aux lignes safranées éclairent les pelouses, ou le pied des arbres. Quelques primevères sauvages aux couleurs tendres parsèment les sentiers. Ses teintes de blanc crème au couleur de beurre lancent un coucou aux promeneurs, aux animaux qui eux aussi s’ébattent avec délice dans la douceur revenue.

Regardez ce chaton qui bondit après une mouche, une première abeille, s’étonne de ne pas la retrouver, assis interrogatif le derrière effrontément posé au milieu des touffes d’herbes et des premiers bulbes naissants. Et, tout à coup, rattrapé par son atavisme, se dirige ventre au sol, silencieux et souple comme un jeune sioux, pour tenter de saisir le merle qui sautille dans l’herbe… l’oiseau s’envole leste et vif, lance une trille moqueuse au jeune fauve qui s’essaie ! Plus loin, des chiens se roulent, s’ébrouent, se poursuivent avec l’air de sourire, de se réjouir du joli moment à savourer…

Les enfants ont retrouvé le toboggan de leurs délices, le petit train à conduire dans un coin du jardin public, la balançoire et les concours de hauteur, le vélo pour faire courir parents et grands-parents, puis enfin se mesurer aux concours de vitesse entre copains !… Quelques jeunes femmes aux ventres arrondis portent elles aussi l’espérance de la vie.
Les jardiniers affutent leurs outils, premiers greffages, semailles, repiquages. Tailler le tamaris, le sureau, et l’althéa. Éclaircir quelques pousses, préparer les grillages, les treillages, les rambardes des balcons ou des pergolas…
Le printemps est fête pour chacun de nous tous, et célèbre le bonheur retrouvé, la lumière, la nouveauté attendue.
Les arbres aux petites fleurs de rose ou de lait se détachent dans un ciel lumineux. Les bourgeons collants explosent et laissent apparaître la feuille repliée. Le beau temps s’annonce par des éclats de couleur, des chants d’oiseaux, des cris d’enfants. Même les nuages sont de la partie, ils s’effilochent en longues bandes bleues, aux accords de marine, de violine, se gonflent de coton et jouent avec les reflets du soleil… nous éblouissant, nous réchauffant, ou nous obligeant à remettre une laine sur nos épaules frissonnantes, juste pour nous dire « non , ce n’est pas encore l’été..  pas si vite.. Prenons le temps de vivre jour après jour les promesses de la saison ! »
Pourtant, la fraîcheur de l’air fait place à une douceur qui s’affirme certains après-midis par
un soleil presque trop fort, trop ardent…
La jonquille fuit déjà… les iris trempent leurs pieds dans l’eau du ruisseau, la tête dodelinant mollement au vent encore vif !
Il ne faut pas que le printemps laisse sa place trop vite à cet été qui peut-être va nous brûler.
Il faut encore, s’émerveiller de l’éclosion de cette nature qui nous ravit, nous sort de ce long hiver triste, gris, terne et pluvieux.
Toutes les couleurs reviennent, nous éclairent, réchauffent le corps, le regard, le cœur.
Battons des mains en silence, réjouissons-nous dans un alléluia secret.
Forsythia d’or, prunus aux éclats roses, premières feuilles vert-tendre, aubépine de crème laiteuse… Foisonnement pour la palette du peintre. Dans le jardin, encore, persistent les boules ocre-roux des hortensias de l’année dernière… Surtout ne pas y toucher ! Attendre, les premières pousses vertes pour les couper et ensuite laisser la luxuriante rondeur couleur de matin pâle, de tuile ou d’ardoise s’épanouir dans l’ombre fraîche.
Deviner, déjà, les promesses des roses - violacés de la glycine à la clématite…
S’accroupir dans les allées du jardin, et s’émerveiller de l’apparition en une nuit des tulipes, petites pyramides multicolores!
Et, le seringa blanc, celui caché derrière le mur de la vieille école, je sais déjà son odeur entêtante, présente et puissante… Sans le voir, deviner quand il est fleuri en passant à l’ombre du muret, ses fragrances se diffusent en une harmonie verte, fraîche, vivifiante…
Le printemps revenu nous enthousiasme après ce long hiver difficile, nous enivre de ses subtils effluves. Ils deviennent parfois serments, espérances, déclarations par ce renouveau célébré par la nature.

Cette saison sans Botticelli, sans Vivaldi ne serait pas aussi belle sans leurs accords de couleurs, de sonorités qui célèbrent aussi les retrouvailles attendues…
Le printemps de Botticelli, une scène de mariage entre les deux personnages habillés de rouge : Hermès et Vénus aux allures de madone, et puis Flore, les trois Grâces, Zéphir, Cupidon parés pour l’évènement.  La souplesse, l’élégance des lignes, les drapés confirment l’importance du moment. Tout est gage d’avenir, de douceur de vivre:  la saison revenue sous les frondaisons verdoyantes, les fleurs, les oranges , pommes d’or du jardin des Hespérides qui confirment le cycle éternel de la fécondité, de l’immortalité …
A cela répond, un siècle et demi plus tard, le tempo rapide de la primavera de Vivaldi…
Le texte  dit:
Voici le Printemps, Que les oiseaux saluent d'un chant joyeux. Et les fontaines, au souffle des zéphyrs, Jaillissent en un doux murmure.
Aux sons joyeux de la musette, nymphes et bergers dansent pour fêter la splendeur du printemps »…





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