Promenade dans Rome
Aujourd’hui, je voudrais vous emmener en balade dans Rome… Une petite sortie imprévue, pour solliciter le rêve, l’imaginaire, et le plaisir d’une première découverte, juste pour sentir l’ambiance, et percevoir l’esprit de la ville…
Rome, c’est la ville qu’il faut voir, visiter découvrir, au hasard de ses pas, au choix de ses aspirations et de ses centres d’intérêt, mais toujours avec la curiosité en alerte …
Rome la ville aux sept collines, le berceau de notre
civilisation après Athènes, une ville d’art, riche de son histoire. Elle a vu
régner les empereurs les plus puissants, s’installer de jeunes républiques, construire
les églises des plus somptueuses aux plus simples, s’installer la Renaissance,
l’art baroque, marcher dans ses rues les hommes les plus brillants, Raphaël,
Michel-Ange, Verdi, le roi Victor-Emmanuel et tellement d’autres ...
Je vous invite à la flânerie, et ensemble déambulons au cœur
de la ville, laissons-la nous ensorceler de son charme mystérieux, nous
captiver par les découvertes au hasard de notre marche, séduits par l’accent
mélodieux et chantant des italiennes, des italiens au regard ardent, à la voix
chaude ou rocailleuse …
Allons marchons, au gré du plan qui nous guide…
Vous avez de bonnes chaussures ? Il le faut, sinon, ce
soir vous serez fourbu et je regretterai pour vous le Tartuffo de la place Navona
que vous n’irez pas manger, parce que vous serez trop épuisé !
Sur la place St Pierre, à 9h30 du matin il y n’a pas la
queue mais plutôt une spirale d’attente qui laisse augurer de 5 heures à
piétiner avant d’entrer dans le lieu Saint… A regret, abandons, l’ambitieux
projet de visiter la basilique… La foule murmure et s’enfle dans une attente
patiente, des enfants jouent sur le sol ignorant le temps qui passe, les jeunes
gens chantent des cantiques pour oublier la longue attente…
Avant de nous éloigner, regardons ensemble, l’immense façade
dessinée par Carlo Maderno : 45 mètres de haut, au sommet de laquelle le
Christ entouré de ses apôtres semblent nous accueillir. L’intérieur de la
basilique doit son histoire à 7 architectes successifs dont Bramante, Michel-Ange
et le Bernin. Dirigeons-nous vers le Château Saint-Ange où repose l’empereur
Hadrien celui qui fit construire un magnifique palais sur la colline de Tibur …
Traversons le pont Saint-Ange et marchons dans le quartier des antiquaires. Les
vitrines regorgent de beautés, tables aux pieds torsadés en spirale et au
plateau d’écailles de tortue, girandoles dorées, encriers ou vases de cristal,
rafraichissoirs d’argent, tableaux aux signatures inconnues, bustes de marbre,
sièges, fauteuils, objets qui vous disent là, un art de vivre où la beauté et
l’élégance règnent en maîtres.
Nous voilà déjà à la Piazza Navona, place Navone comme on
dit en français…. On dit que cette place est une des plus belles du monde… Quant vous y arrivez en fin de matinée, le soleil, déjà haut dans le ciel, baigne le centre de la place… La fontaine des quatre fleuves, construite vers 1650, par Le Bernin bruisse et chante de ses eaux jaillissantes. 4 fleuves pour 4 continents… et le 5ième ? Et bien oui, on ignore encore
l’existence du continent océanien, alors il ne peut être représenté. Sur cette
place les époques cohabitent, d’abord, l’obélisque en haut de la fontaine date
du 2ième siècle avant notre ère, puis la place à la forme de stade
existe depuis le premier siècle après J.C, conçue pour accueillir les jeux à la
grecque, enfin les fontaines baroques au 17ième siècle, et nous qui
y flânons, rafraîchissons nos mains dans l’eau bouillonnante, prenons des
photos, entendons toutes les langues qui s’y croisent s’y mêlent et s’y
brassent… Bien sûr, n’oubliez pas de lire les cartes des restaurants pour
choisir le plat qui ravira le mieux votre palais, rizotto, pasta, gelato ?
Choisissez, ce sera forcément agréable… S’asseoir à l’ombre des grands parasols
blancs boire en attendant le service une boisson fraîche, peut-être un frascati
blanc aux reflets d’or et d’ambre... Et puis peut-être déjà vérifier si le
tartuffo est bien à la hauteur de sa réputation… gourmandise à déguster sans
modération ! Non, non, je me tais, je ne dois pas vous influencer !!
Je voudrais vous parler d’un endroit original, tant de
merveilles à découvrir dans cette ville sublissime, que ce lieu n’est pas
souvent évoqué… Il s’agit de la perspective illusionniste du jardin situé dans
le Palazzo Spada. Elle est l’œuvre de Borromini. Rendons-nous dans la petite
cour carrée, et asseyons-nous sur l’escalier face à une colonnade qui laisse
apercevoir au bout d’un long couloir, un jardinet avec sur le mur du fond une
statue sans doute de la taille d’un homme… Combien de mètres nous sépare du
bout de ce jardin ? 30, 35, 40 mètres… oui sans doute ! La jeune
femme qui nous accueille, nous laisse réfléchir et confronter nos observations.
Enfin, elle avance dans la galerie de colonnes, couverte d’une voûte en berceau…
et là stupéfaction… plus elle avance sur le sol légèrement incliné vers le
haut, plus elle grandit, plus les
colonnes se rétrécissent et en bout de galerie, elle pose sa main sur le
chapiteau en haut de la colonne qui se trouve à sa hauteur !!! Encore
quelques pas, et la voilà près de la statue, cette dernière n’arrive qu’à sa
taille et mesure moins d’un mètre de haut ! Alors la distance réelle
l’entrée et le fond du jardin ? Pas
plus de 12 m !!! Voilà l’art d’une technique qui crée l’illusion et donne
le sentiment du réel… Faites ce petit détour !
En ce milieu d’automne romain, il fait beau comme en
juin ! La lumière est claire, belle, lumineuse. A l’inverse de notre capitale parisienne,
partout, les espaces verts donnent une impression de respiration, d’espace et
contribuent au sentiment de liberté, de détente. Ce sont nos vacances romaines. Les témoins de l’histoire cohabitent harmonieusement,
abrités par des pins parasols, des acacias, des cyprès, tout ce vert sous un
ciel d’azur au soleil d’or colore notre promenade.
La journée s’avance et les pieds se font moins légers que ce
matin, quelques pas encore, place St Ignace. Bien sûr l’église… mais aussi
cette place conçue comme une scène de théâtre, entourée d’immeubles de couleur
ocre doré, aux balcons de ferronnerie en courbes ventrues quand le mur, lui, se
creuse. La place suit cette arabesque dansante de lignes concaves et convexes,
le Baroque nous enchante de sa magie italienne
Et puis, les églises … il y en tant et tant… plus d’une par jour pendant un an, pour les plus connues. Alors pour vous, je choisirai « Sainte Sabine », église paléo-chrétienne au sommet de l’Aventin, simple, sobre, invitant au silence, à la discrétion, au recueillement à l’image des Dominicains qui y abritent encore leur siège.
Le sol du nartex semble
d’origine, des petites tomettes de tuile rouge disposées en chevrons,
accueillent vos pas respectueux. La nef unique est supportée par 24 piliers de
marbre blanc aux arcs en plein cintre. Le décor des mosaïques dans les
écoinçons témoignent de l’ancienneté du lieu, tout comme l’épaisse porte de
cyprès ornée de sculptures en bas-relief… Il faut voir ce Christ, une des
premières représentations le montrant sur la Croix. Dieu meurt sur une croix
d’infamie… c’est à l’époque une représentation
innovante et subversive, la marque d’une révolution de la pensée, l’avancée de l’histoire de
l’Homme… Dieu s’est fait homme, il
souffre et meurt comme eux ! Tout cela, le sol, les piliers, les
mosaïques, les sculptures de la porte datent du 5ième siècle !
N’oubliez pas le jardin aux grandes allées, si calme, si paisible, approchez-vous de la balustrade et voyez la ville à vos pieds et là-bas le dôme de St Pierre, … Les églises se regardent, s’accompagnent de leur histoire, de leurs martyres, de leur transcendance.
N’oubliez pas le jardin aux grandes allées, si calme, si paisible, approchez-vous de la balustrade et voyez la ville à vos pieds et là-bas le dôme de St Pierre, … Les églises se regardent, s’accompagnent de leur histoire, de leurs martyres, de leur transcendance.
Il reste tant de choses à voir, à découvrir pour s’émerveiller :
Le Colisée, le Forum, St Pierre aux liens, la fontaine de Trévi, la Villa
Medici, et tout ce qui n’appartiendra qu’à vous, à votre souvenir. Vous asseoir sur les escaliers de la Place
d’Espagne, écrire une carte postale, ou envoyer une pensée à ceux qui vous sont
chers et qui n’ont pas pu vous
accompagner «Da Roma, Ti ho mandato un bacio » De Rome, je t’ai
envoyé un baiser …
Arriverderci Roma…
Arriverderci Roma…
Pour illustrer cette promenade, allons revoir le film de
William Wyler« Vacances Romaines » avec les mythiques Grégory Peck et
Audrey Hepburn, lire ou relire « Les mémoires d’Hadrien » de Marguerite
Yourcenar, écouter de Rossini le modérato de la sonate pour cordes n°1 en sol
majeur …
A bientôt…
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