La basilique de l'Epine en Champagne
La beauté de cet endroit, inscrit au patrimoine mondial de
l’Unesco, est placée sur la route de Saint-Jacques de Compostelle.
C’est une construction en plein plat paysage champenois,
tout juste à côté de Châlons en Champagne. Dès 1405 ou 1406 elle commence à s’élever
au milieu de « rien » …
Les premiers pèlerins la voyaient de loin et pouvait marcher
vers elle depuis l’horizon. Victor Hugo écrivit de l’Epine : « C’est
une surprise étrange de voir s’épanouir superbement dans ces champs (…) cette
splendide fleur de l’architecture gothique…".
Pourquoi remplacer une petite chapelle à rémissions en ce
début de 15ième siècle, et construire une église presque de la
taille d’une cathédrale, en pleine nature, au milieu des champs, des moutons,
des savarts, et de quelques petits abris de bergers ? Il y avait bien
Reims, Noyon, Sens mais tous ces édifices se trouvaient au cœur de la
ville !
L’histoire nous dit que des bergers, attirés par une lumière
vive ont trouvé la statue d’une Vierge à l’Enfant, brûlant au milieu d’un
buisson ardent la nuit même de la fête de l’Annonciation.
C’est ainsi que l’on construit des merveilles pour le reste
des Temps et l’Epine devient un lieu de pèlerinage !
Qu’est-ce qui distingue une basilique d’une autre
église ? L’Epine est considérée comme Basilique mineure, ce qui signifie
qu’elle a été distinguée par un pape. C’était le pape Pie X en 1914. Au regard
de cette distinction, voilà Notre-Dame de l’Epine, avec une préséance avant
tout autre église.
Je vous invite à découvrir avec moi, quelques particularités
de ce lieu intime, coloré, lumineux, et quelle que soit votre confession à la
méditation, au recueillement.
Je ne vais pas vous faire, faire le tour de l’église, les
visites guidées vous en diront tellement plus…
Mais attardons-nous ensemble sur quelques points que vous
noterez lorsque vous irez la visiter…
D’abord la façade, elle est de style gothique flamboyant.
Vous remarquerez les gâbles pointus et ouvragés de petites excroissances :
des flammes sans doute, les pinacles, les tours qui s’élèvent fièrement vers le
ciel, la rosace qui semble se cacher derrière le gâble central … Sa façade est
aussi harmonique ce qui signifie que vous pouvez « des yeux » la
partager en trois, ou ses multiples: 3 entrées, trois niveaux, deux flèches et un
évidement entre elles deux, la Trinité y est déjà représentée.
Entrons… le lieu est de lumière, apaisant, propice à
l’admiration silencieuse, à la communion intérieure….
Installez-vous sur une chaise de la nef, regardez et notez
dans le jubé, une statue de la Vierge posée là en mémoire de l’histoire du
lieu. La statuette représente une vierge et son fils …. Il semblerait qu’elle soit datée du 14 ième
siècle, l’analyse en laboratoire, de la peinture l’ayant confirmé. La flamme
d’une bougie dispense sa Lumière… Autrefois Marie de cette basilique avait sa
garde-robe, manteaux de brocarts, de soie, que l’on changeait selon la
liturgie. Tout cela a disparu !
Puisque nous sommes à l’observation du jubé, qu’on pourrait appeler
« une clôture de chœur », voyez sa décoration de pierre, croisillons
marqués d’épines… Epines nom du lieu, ou Epines du martyre du Christ, épines de
style flamboyant ?
Autrefois lorsque le
prête montait dans le jubé, en y accédant par un tout petit escalier ouvragé
dont la porte est à l’intérieur du chœur, il déposait sa bible sur un lutrin,
installé sous la poutre de Gloire. Le lutrin de l’Epine est en pierre, et que
voit-on dessous ? Un escargot sculpté… Surprenant, non ? En fait il
s’agit d’un symbole magnifique : la coquille de l’escargot est une spirale
qui nous renvoie à l’éternité signifiant ainsi la progression de la foi.
Mais voyez-vous cette espèce de parapluie jaune à
l’intérieur du jubé ? Non, il ne s’agit pas d’un parapluie et j’en demande
pardon à mes auditeurs pour une telle comparaison….. non, il s’agit d’un
pavillon, marque de la distinction papale.
Si cet objet était ouvert (comme un parapluie) alors c’est
que le pape serait dans l’église…
Regardez l’intérieur du chœur, il est splendide tout ouvragé
d’un côté de style Renaissance, et de l’autre du pur gothique.
Avançons jusqu’à la petite chapelle de la mise au tombeau.
Ils sont tous là, les deux anges qui tiennent les instruments de la Passion, Nicodème, Joseph d’Arimatie lui qui a demandé à Pilate d’ensevelir Jésus dans son tombeau. Marie-Salomé avec le pot d’aromates et le linge pour essuyer le corps du Christ, Marie et St Jean derrière elle, Marie mère de Jacques, les voiles de ces femmes cachant difficilement leur lourd chagrin et le sculpteur a laissé pour l’éternité les larmes couler sur leurs visages … et la Belle très Belle Marie-Madeleine.. la coiffe de ses cheveux glisse, révélant un visage d’une pureté lumineuse, si douce et si triste… Et puis bien sûr, Jésus plus présent que jamais, le sang coulant de ses blessures….
Ils sont tous là, les deux anges qui tiennent les instruments de la Passion, Nicodème, Joseph d’Arimatie lui qui a demandé à Pilate d’ensevelir Jésus dans son tombeau. Marie-Salomé avec le pot d’aromates et le linge pour essuyer le corps du Christ, Marie et St Jean derrière elle, Marie mère de Jacques, les voiles de ces femmes cachant difficilement leur lourd chagrin et le sculpteur a laissé pour l’éternité les larmes couler sur leurs visages … et la Belle très Belle Marie-Madeleine.. la coiffe de ses cheveux glisse, révélant un visage d’une pureté lumineuse, si douce et si triste… Et puis bien sûr, Jésus plus présent que jamais, le sang coulant de ses blessures….
Une merveille de la sculpture champenoise. - Elle n’est pas
signée, - elle est du 16ième siècle, - - on sait juste qu’elle
provient du Couvent des Cordeliers de Châlons, - réalisée par des artistes
locaux - et la pierre est d’origine
locale, peut-être de la pierre de Savonnières comme l’édifice entier, mais en aucun cas du marbre.
Enfin, le tabernacle reliquaire qu’il faut voir… Bien
souvent on passe à côté sans le voir. Il est dans le déambulatoire, accolé au
chœur. Elle est là, la Vierge des Litanies… Celle à qui on allait se confier,
se confesser dire sa peine, offrir ses joies, avouer ses espérances… Sur le mur,
peint doré on y retrouve les attributs de la virginité : le jardin fermé,
la tour de David, la porte du Ciel, la fontaine d’eau vive, le soleil, le
miroir, la rose … Autrefois, en ce lieu, pour s’approcher de la Vierge, un escalier -aujourd’hui
disparu- permettait d’être au plus près du tabernacle, mais le lieu et notre
imagination redessinent l’histoire …
Avançons un peu plus et dans la basilique même, il y a un
puits.
C’est le puits de l’œuvre. Il a servi, pour construire l’édifice, pour distribuer son eau bienfaisante aux hommes, aux bêtes qui vivaient autour du lieu… Il est toujours en état de fonctionnement et va chercher son eau à 26 mètres de profondeur. On lui attribue aussi une fonction miraculeuse….
C’est le puits de l’œuvre. Il a servi, pour construire l’édifice, pour distribuer son eau bienfaisante aux hommes, aux bêtes qui vivaient autour du lieu… Il est toujours en état de fonctionnement et va chercher son eau à 26 mètres de profondeur. On lui attribue aussi une fonction miraculeuse….
Je vous invite à voir et revoir ce lieu
d’exception, à regarder les vitraux si lumineux, portant les styles du 20 ième
siècle, la tribune d’orgue avec ses symboles païens illustrant les jours de la
semaine et seulement 8 apôtres sur 12…
Un lieu qui s’est construit sur plus d’un siècle, en pleine
guerre de Cent ans, qui a vu des rois de France, des guerres, a vécu heurts et malheurs et qui n’attend,
vous rien que vous…
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