Préambule

Au hasard des Arts…

Un blog pour tous, pour rêver, partager une découverte, un regard, donner envie de voir, revoir, savoir, et même chercher, s’interroger, s’insurger, s’étonner, s’émerveiller…
Franchement, ces arts, quel bazar !!!

Le hasard des Arts, n’est pas véritablement un hasard, si ce n’est qu’il sera dicté par l’aléatoire
du livre que j’aurai lu,
du film que j’aurai vu,
de l’expo que j’aurai découverte
de l’émotion que j’aurai ressentie pour un poème, une toile, une sculpture...

Et que sais-je encore ?
Nous allons découvrir et partager, tout cela ensemble.
Des évènements dictés par l’actualité, mais aussi par la découverte ou la redécouverte d’un artiste, d’une œuvre.


Je vous livrerai ainsi le fruit de mes réflexions, de mes engagements, et de mes combats …

jeudi 26 décembre 2013

Désirs et Voluptés à l'époque victorienne - Musée Jacquemart André à Paris

Le musée Jacquemart- André et l'exposition "Désirs et Voluptés à l'époque victorienne"

Aujourd’hui je vous propose une visite au musée Jacquemart André à Paris. En ce moment même vous pouvez y découvrir l’exposition « Désirs et Voluptés à l’époque victorienne » . Une exposition qui a lieu du 13 septembre 2013 au 20 Janvier 2014…
Je vous invite à vous rendre dans ce magnifique hôtel particulier situé Boulevard Haussmann dans le 8ième arrondissement…
Vous pourriez prendre votre journée et visiter les lieux, puis l’expo dont je vais vous entretenir !
Avant toute chose, juste un peu l’histoire de ce lieu : Edouard André, un héritier des plus grosses fortunes du second empire, épouse Cornélia dite Nélie Jacquemard une peintre de quelques années sa cadette.

Dans ce superbe hôtel particulier que Monsieur André fait construire, il  aménage l’espace pour mettre en valeur une collection de tableaux, de sculptures, de tapisseries et d'objets d'art du 18ième siècle, quand Madame s’intéresse, collectionne et achète des toiles de la Renaissance italienne, et des primitifs du 15ième siècle.
Le salon d'hiver

Ainsi de salons en boudoirs, vous découvrirez des toiles de Botticelli, Le Pérugin, Mantegna, Canaletto, Van Dyck, Chardin, Boucher et je ne pourrais pas tous les nommer… sans parler des magnifiques fresques de Tieppolo situé en haut de l’escalier du jardin d’hiver et du plafond du restaurant…
Je vous parle, ici, de la collection permanente. Après le décès de ce couple de collectionneurs, ils font don de leur patrimoine dans son intégrité totale à l’Institut de France,  à la condition que leur collection puisse être découverte par tous, et leur hôtel transformé en musée.
Ce qui fut fait, pour notre plus grand bonheur je vous l’assure…

Ainsi fidèle à l’esprit des propriétaires, le musée vous accueille pour vous émerveiller de cet endroit somptueux, mais aussi pour y proposer des expositions temporaires…

Actuellement et jusqu’au 20 janvier 2014, il vous faut découvrir : Splendeurs et voluptés à l’époque victorienne.. Voilà bien, un titre surprenant ! Difficile d’imaginer les mots
-splendeurs et voluptés- cohabiter avec -époque victorienne-, époque de puritanisme exacerbé, évoquant plus l’absence de libertés faite aux femmes, et de la difficulté de vivre en cette fin de 19ième siècle que du bonheur de vivre. N’oublions pas c’est l’époque où l’on meurt jeune, où les enfants de 8 ans travaillent dans les mines, où l’on meurt de malnutrition, de silicose, malgré la révolution industrielle qui n’apporte pas à tous confort, santé et richesse…

Que dire encore du statut de la femme, qui n’est dévolu qu’à la maternité, à l’éducation des enfants et la tenue de sa maison.. Une femme, ornement social de certains milieux, mais toujours soumise qui n’a pas le droit de vote, ni de posséder un compte bancaire, et dont les droits en fait sont similaires à ceux d’un enfant mineur…

Pourtant des peintres ont fait évader ces beautés existantes, par le biais de leur palette, représentations et rêveries… Des femmes qu’ils ont libérées de leur crinoline et corset ce dernier autant physique que moral… On peut imaginer qu’il s’agit là, justement d’une réponse au carcan d’une société raide et compassée, étouffant sous la règle d’une morale rigide et étriquée.

Ces peintres, nous les connaissons peu,  en France…  Ils sont là sous nos yeux et célèbrent le culte de la beauté… Des femmes, mises en valeur dans des décors somptueux, palais grecs, demeures médiévales, châteaux… Tout est beauté, poésie, rêverie, abandon…
 L’exposition s’ouvre avec Sir Laurence Alma Tadema, « Les roses d’héliogabale ». Le tableau vous dit tout de suite l’influence et le goût que Tadema déploie dans son style – modèles de beautés antiques dont il s’inspire après un voyage à Pompéi  … la remarque est identique pour  Frédéric Leighton ses « Jeunes filles grecques ramassant des galets » sont mises en valeur dans un encadrement évoquant l’entrée d’un temple grec, pilastres cannelés, chapiteaux ioniques, fronton surmontant la toile.. Les mousselines drapées, qui les habillent toutes les quatre, s’envolent dans un effet dynamique…
Encore d’autres peintres peu connus dans notre pays, Albert Moore, Siméon Solomon, Strudwick qui rend si bien l’imaginaire d’un décor médiéval…
La plupart de ces peintres pourraient se classer parmi les préraphaélites. Les sujets sont allégoriques, ou viennent de la littérature anglaise : Shakespeare, Milton, Walpole, des légendes du Moyen-âge, et les toiles reflètent la nostalgie du passé. Les peintres s’inspirent de la nature, les détails sont nombreux, le dessin est juste et précis, les tons sont clairs, l’exécution est lisse, tout un ensemble qui s’inspire du Quattrocento…
Mon « coup de cœur » va à Waterhouse pour « Le chant du Printemps ».
Waterhouse est  connu en Angleterre pour ses tableaux de femmes… où d’une touche légère et ferme il célèbre la beauté dans un décor naturaliste : des femmes brunes ou rousses, aux cheveux coiffés en bandeaux, habillée d’une mousseline … Le livre de l’exposition commente ainsi ce « Chant du printemps »… Waterhouse peint une  Proserpine aux cheveux roux et à la poitrine dénudée. Elle s’avance sur une prairie couverte de jacinthes sauvages et de narcisses que cueillent des enfants à l’allure de puttis. Des couleurs tendres, bonheur du printemps auxquels le visage de Proserpine laisse une note mélancolique »…
On ne peut tout énumérer de ce qui est à apprécier dans cette exposition… mais on ne peut pas oublier Gabriel Dante Rossetti « La Vénus Verticordia » qui tient une pomme et une flèche dans sa main… rien que  pour vous !…
Une Vénus au teint de lait, parmi les fleurs et de camaïeux d’ocres, un langage poétique empreint du charme préraphaélite, qui en s’adressant à notre regard touche notre imagination et notre esprit, une palette annonciatrice du symbolisme. 

Je m’arrêterai là, dans l’énumération des toiles que j’ai vues, admirées, aimées, appréciées..

Des stéréotypes de femmes y sont représentées, la courageuse qui affronte et lutte, la mère, l’amante, l’amoureuse, la femme fatale, l’héroïne, la sacrifiée… Elles sont toutes là, peintes en camaïeux,  pastels, huiles ou sanguines pour mieux les célébrer, et les rendre : proches ou lointaines, distantes et froides, ensorcelantes ou chaleureuses, douces et confiantes… Elles sont habillées de brocarts, de mousselines, de velours, de satins, plissés, froissés, drapés, enroulés pour le bonheur de nos yeux et de notre imaginaire.
Un culte de la beauté marqué par un éclectisme de la représentation artistique,
Une exaltation de la féminité dans un cadre de vie idéalisé..
Des femmes muses, nymphes, sorcières, séductrices, mais toujours inspiratrices du beau…

Le musée Jacquemart André attend votre visite, et l’exposition partira après le 20 janvier à Rome puis Madrid..

Au revoir, à bientôt…






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