Préambule

Au hasard des Arts…

Un blog pour tous, pour rêver, partager une découverte, un regard, donner envie de voir, revoir, savoir, et même chercher, s’interroger, s’insurger, s’étonner, s’émerveiller…
Franchement, ces arts, quel bazar !!!

Le hasard des Arts, n’est pas véritablement un hasard, si ce n’est qu’il sera dicté par l’aléatoire
du livre que j’aurai lu,
du film que j’aurai vu,
de l’expo que j’aurai découverte
de l’émotion que j’aurai ressentie pour un poème, une toile, une sculpture...

Et que sais-je encore ?
Nous allons découvrir et partager, tout cela ensemble.
Des évènements dictés par l’actualité, mais aussi par la découverte ou la redécouverte d’un artiste, d’une œuvre.


Je vous livrerai ainsi le fruit de mes réflexions, de mes engagements, et de mes combats …

lundi 5 novembre 2018

Christine

Christine

Si nous sommes tous réunis ici c’est pour te rendre hommage. Nous voulons te remercier pour ton rire, ta tendresse, ta générosité, ta joie de vivre, l’amour que tu as donné à tous et à chacun.
Nous sommes profondément tristes, mais aussi admiratifs, tu as si vaillamment combattu la maladie, tenu tête à la souffrance sans jamais te plaindre… 

En janvier dernier, tu  m’as donné avec Christian, la mission de porter témoignage, je vais essayer d’être digne de cette épreuve difficile, de cet honneur.

Christine était prête à nous quitter, elle évoquait son départ sereinement mais aussi avec fatalité. Elle combattait la maladie non pas pour elle mais surtout pour vous sa proche famille. Elle pensait à ceux qui allaient rester seuls, désarmés, démunis, lourds de leur chagrin à porter, en manque de sa présence, de sa voix, de son sourire, de son écoute, de ses conseils, des mille attentions qui faisaient que chacun avait une vraie place auprès d’elle.

Je pense à vous, Frédéric Juliette Matthias, qui allez devoir vivre et penser sans demander conseil à votre mère… Combien de fois vous direz-vous, l’espace d’une fraction de seconde « je vais demander à maman » et l’Inimaginable vous reviendra douloureusement. Votre maman est inscrite dans le filigrane de votre vie, faites en pensée, en paroles et en actes comme elle vous aurait conseillé de le faire. Ce sera le beau témoignage de votre amour par-delà l’espace et le temps, elle vous a tellement aimés. Elle fut pour vous une maman attentionnée, et toi Juliette ces dernières semaines tu l’as veillée et entourée comme si à son tour, elle était devenue ton enfant.
Vous aussi Valentin et Eglantine, Mamie vous a accompagnés pour grandir, a veillé sur vous avec tendresse et comme il était bon de se blottir contre elle. Vous découvrez la douleur du deuil. C’est votre premier grand chagrin et ce n’est pas le plus facile à surmonter. Malheureusement il n’y a pas d’autre choix que d’accepter les duretés de la vie, son sentiment d’injustice en même temps que celui de l’impuissance! C’est cela grandir, être face aux cruautés de la vie, sans avoir les moyens de la changer … 
Je pense aussi à vous ses sœurs et frère si aimants, à cette peine  cruelle de voir partir la petite avant-dernière de la fratrie, il y a de la révolte, contraints d’accepter l’Inacceptable. Kiki s’en va et c’est tellement injuste pour elle et pour vous, compagnons d’enfance solidaires et complices dans la tendresse comme dans la farce.
Et vous, les amis, les voisins si chaleureux, Mocky si présents et si attentifs… merci pour elle !
Christine vous dirait à tous « Merci pour Christian, mon mari aimant et aimé.»
Christian, toi le mari aimant … La compagne de toujours a marché à tes côtés sur les sentiers de la vie, en Afrique, en Polynésie, en Allemagne, en France aussi bien sûr. Ensemble vous avez construit votre histoire, bâtie d’expériences, de souvenirs, d’idéaux partagés. Christine t’a accompagné dans ta vie professionnelle, répondant au téléphone, accueillant avec un mot gentil, les patients qui venaient te consulter, les écoutant avec une réelle empathie.
Mais, je voudrais aussi rendre hommage, Christian, à ta générosité, à cet immense amour dont tu as toujours fait preuve et dont chacun de nous peut témoigner face à l’abnégation que tu as développée pour aider la femme de ta vie dans la rude  épreuve de la maladie. Tu l’as soignée comme personne d’autre n’aurait su le faire, -  tu l’as aimée d’un amour inconditionnel, tu l’as entourée de tendresse, avec un dévouement de tous les instants, avec courage… Et cela Christine le savait !
Tu as confié à quelques-uns d’entre nous, ton désarroi et ta douleur confronté au vide de son absence, à la conscience de ton avenir solitaire face à l’inéluctable séparation, mais par-dessus tout tu voulais le bonheur de Christine, la paix de son âme, la tranquillité de son esprit pour qu’elle puisse s’en aller dans la paix et la sérénité.
J’ai en mémoire, son arrivée dans la famille, il y a presque 50 ans… Au milieu de nous gens du Nord, avec sa spontanéité, son rire joyeux, son côté solaire et son accent chantant, elle était le Renouveau, elle semblait presque « exotique ».
Et pour cet autre souvenir qu’ici  je ne suis  pas la seule à pouvoir se remémorer, c’est l’image de sa silhouette fine le jour de votre mariage. Dans sa robe blanche à la capeline entourée de duvet de cygne, elle riait, elle dansait, elle jouait de son charme, elle te câlinait… Toi, simplement, tu rayonnais…
Ce jour-là, il y avait les parents de Christine, deux grandes figures disparues :  Son père marquant son émotion à la vue de ce jeune bonheur par le silence et la tendresse, sa mère chaleureuse et souriante, fière de ce gendre qu’elle avait accueilli comme un fils et qui promettait le bonheur de leur fille chérie et... l’a réalisé!
Ils étaient des parents bons et généreux, ils avaient élevé leurs enfants dans l’amour des autres, l’accueil à autrui, le respect de la terre, le bonheur de se réjouir d’un beau soleil, d’une pluie rafraichissante, d’une belle vendange, d’un jardin de fleurs, d’une bonne table, de cris joyeux et de jeux. Ils se disaient athées comme le précisait également Christine… elle était le creuset de cette éducation. Cette ode aux bienfaits de la nature et de la vie n’est-elle pas le plus beau remerciement fait à la Création ?
Christian, Tu la disais « Sépia »… pour beaucoup, il s’agit d’une couleur pour toi, c’était aussi un tempérament homéopathique. Comme un ombre qui s’efface, une nuance qui pâlit, n’oublions pas, celle qui était avant la morsure de la maladie … le sourire lumineux de Christine, la voix chaleureuse et chantante, les tonalités d’ambre de la couleur de sa peau, le reflet noisette de ses yeux, la couleur châtaigne de ses cheveux, des souvenirs à faire revivre pour oublier les funestes derniers mois.

Contrainte par la maladie, de nous quitter, son image prendra dans nos mémoires, les nuances ocres et bistres d’une photo  que nous garderons pour toujours dans notre cœur.…  

Il  nous faut nous séparer, notre Aimée à tous… nous ne pouvons que nous incliner devant ton combat et l’affreuse réalité…
Il faudra avancer sans toi,
Compter les jours, les semaines, les mois et les saisons sans toi,
Souffler les bougies sans toi…
Traverser les fêtes sans toi…
Tu nous laisses, tu laisses ta famille, tes enfants et ton mari aimants…
Il faudra vivre sans toi, sans jamais oublier la grande leçon de dignité et de courage que tu nous as donnée …
Pour se reconstruire après un tel chagrin, il faut pleurer et pleurer encore et quand les larmes se seront taries, il y aura le long chemin de tristesse à surmonter…. Un pâle soleil viendra recolorer peu à peu les jours, il estompera ces derniers mois cruels et douloureux, le noir chagrin se teintera de gris, alors il faudra accepter de vivre,  donner un sens à sa vie, poursuivre le chemin, en gardant au fond de soi, le souvenir éclatant des jours où l’on ne savait pas que l’on était heureux.

Christine,
Merci pour le bonheur de ta présence,
Merci pour les jours que tu nous as offert, vécus et partagés à tes côtés.
Et toujours, tu seras inscrite dans la musique de nos cœurs, dans le tableau sépia de nos couleurs.
Nous t’aimions tant, nous t’aimons  tant, tu continueras à vivre dans notre souvenir.

A Dieu Christine 

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