Préambule

Au hasard des Arts…

Un blog pour tous, pour rêver, partager une découverte, un regard, donner envie de voir, revoir, savoir, et même chercher, s’interroger, s’insurger, s’étonner, s’émerveiller…
Franchement, ces arts, quel bazar !!!

Le hasard des Arts, n’est pas véritablement un hasard, si ce n’est qu’il sera dicté par l’aléatoire
du livre que j’aurai lu,
du film que j’aurai vu,
de l’expo que j’aurai découverte
de l’émotion que j’aurai ressentie pour un poème, une toile, une sculpture...

Et que sais-je encore ?
Nous allons découvrir et partager, tout cela ensemble.
Des évènements dictés par l’actualité, mais aussi par la découverte ou la redécouverte d’un artiste, d’une œuvre.


Je vous livrerai ainsi le fruit de mes réflexions, de mes engagements, et de mes combats …

lundi 29 mai 2017

Le déjeuner - 1739 - François Boucher -



La peinture française du 18ième siècle ne s’inspire pas uniquement des peintres du siècle d’or hollandais, comme nous l’avons déjà précisé dans les petits billets précédents. 
François Boucher est un artiste reconnu, en 1731 il est agréé à l’Académie de peinture et de sculpture puis dirige la Manufacture des Gobelins et participe à la décoration des châteaux de Versailles et Fontainebleau.
 
Le déjeuner - 1739 - François Boucher - Louvre   

Outre ses tableaux dont certains sont l’expression d’un libertinage certain, il serait dommage de ne pas nommer « Le déjeuner » qui a lui seul est le témoin de l’art de vivre du 18ième siècle, une époque marquée par le style rocaille rococo…
Rocaille- rococo deux termes synonymes qui parlent d’un même style si ce n’est que le second a été inventé par les détracteurs du mouvement et en a gardé longtemps la connotation péjorative. Le  rocaille-rococo a pris naissance dès le début du règne de Louis 15. Il s’applique au mobilier, à la décoration et à l’architecture, est fait de motifs d’ornement : coquilles, feuilles, dragons, dauphin emmêlés en courbes et contre-courbes, spirale et effets d’enroulement. Il prend fin au moment de la Révolution française pour être supplanté par la rigueur néo-classique.

« Le déjeuner » de Boucher peint en 1739 est un témoin des mentalités  et du style rocaille-rococo tant à la mode en ce temps-là…
Une scène que nous, nous appellerions -L’heure du petit-déjeuner-. Une famille est assise autour d’une table volante… volante ? Cela signifie  qu’elle est légère mobile et peut être déplacée ou repliée après la collation. Un bébé et une petite fille sont présents,  c’est un élément d’importance. Il fait la preuve que l’enfant fait partie de la famille à part entière. On ne le confie plus à quelque vague nourrice inconnue dans un village perdu de Normandie ! Mieux encore la petite fille au premier plan dispose de jouets, un cheval de bois et une jolie poupée, elle porte même autour de la tête un boudin de chiffon pour la protéger des coups qu’elle pourrait se donner en jouant ! 

Détail du "Déjeuner " François Boucher

Sans doute est-ce le père qui verse la boisson du matin. Café ou chocolat ? Des boissons rares et chères qui nous disent que nous sommes dans une famille aisée. Ici c’est le café qui est servi, pourquoi peut-on le reconnaître ? Simplement parce que les chocolatières de l’époque disposent d’un long bâton ou moussoir pour battre le chocolat et ici cet objet est absent ce qui permet d’affirmer que l’on boit du café.
 Enfin, le miroir, le cartel qui marque les heures, une table adossée au mur -des éléments du plus pur style rocaille, voyez les lignes courbes, entrecroisées, les boucles et ondulations peintes en doré et justifie l’appellation rococo !…
Et puis un dernier détail de la mode, derrière le maître de maison, sur l’étagère un magot chinois. Un magot est une figure grotesque de la Chine ou du Japon.  Il est représenté le ventre débordant sur les jambes entrecroisées. Ce n’est pas un Bouddha mais un magot : un moine-ascète chinois. 

Détail du "Déjeuner": le magot chinois

Enfin, observez les jeux de regards entre les personnages, ils disent bien la tendresse, la confiance, l’intimité du moment privilégié auquel  nous avons été conviés.

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